La guerre du feu...
En voyant les moyens aériens et terrestres mis en oeuvre à Sanguinet à la fin de la semaine dernière on ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour tous ces combattants volontaires qui, parfois au péril de leur vie, s'efforçaient de défendre leur forêt qui était, pour beaucoup, la source de leur gagne-pain.
J'ai retrouvé un ouvrage " Le maître du feu / Les incendies dans les Landes de Gascogne " de JM Deyas et B. Fraimond qui apporte un éclairage intéressant sur la question et en particulier sur la responsabilité de la lutte contre le feu.
L'action des métayers : « lo foalh » ou « balot »
Les métayers étouffaient le feu en rabattant violemment sur les flammes des petits pins ; alignés de biais par rapport au vent et donc à la progression de l'incendie, les sauveteurs essayaient peu à peu de réduire son espace ; s'ils intervenaient nombreux, si le vent ne soufflait pas trop fort, si le sous-bois n'était pas trop abondant et la sécheresse trop importante, ils pouvaient réussir à éteindre l'incendie. « Ne pas élever le fouail trop haut, le maintenir un instant au-dessus des flammèches qui s'éteignent. Ne pas trop se disperser, mais travailler ensemble, avec méthode, sans hâte excessive. A sa moindre velléité de reprendre vigueur, éteindre chaque touffe de flammes. Mais elles font souvent les mortes. Toute la ligne de front est à surveiller », conseille Bernard Maniet (1989 : 20). En fait, ce procédé appartient au passé ; la disparition des exploitants agricoles et des résiniers, la dépopulation, le fait que les pompiers suffisent seuls pour les feux habituels, ont amené sa disparition. De plus, ces derniers, forts de leur compétence, refusent toute aide et, lors des derniers grands incendies, avec les renforts arrivaient des gardes mobiles pour établir des barrages chargés d'écarter les particuliers. C. Courau s'en plaint : « Aujourd'hui on regarde les pompiers, quand ils sont là, combattre le feu. Cela coûtera très cher à notre massif forestier si cette attitude ne change pas » (s.d. : 10). Ne restent plus, face au feu, que les propriétaires et les pompiers munis chacun de leur propre instrument, le contre-feu pour les uns, l'eau pour les autres.
Une pensée aussi pour Roger qui préconisait de remplacer le "fouail" en branchage de pin par la pelle étouffe-feux métallique incombustible qu'il avait mise au point.