Journal de Jean-Lamy (4)

Toujours le trafic du "Beau-Père" avec le charbon de bois que l'on arrive à vendre sans payer l'octroi (c'était une taxe municipale que l'on payait à l'entrée des villes. C'était très pratique!)

  On découvre le charbon de bois à base de brande vendu 3F25 (13€ le sac)

  A la fin de l'été on procède au battage à la machine. Le seigle qui accepte le sol ingrat de la lande est majoritaire. Le froment, difficile à faire pousser, sert à faire le "pain blanc" des grandes occasions.

La journée de battage coûte 27F50(110€)

 Le beau-père avec toutes ses allées et venues a fini par casser la charrette.

 Le charron de Lavignolle se nomme Gabriel DUPUCH et la facture de remise en état se monte à 35F45(140€)

 Charette à roues ferrées appelées "bros"

Quelques années plus tard les Établissements Cazenave de Belin sortiront une "Charrette caoutchouc" équipée de pneumatiques Michelin: ce sera la fin des charrons.

  Jacolab nous envoie son décriptage du journal N°3. Il fallait lire 11 quintaux de foin vendu à 3F le quintal et 3 quintaux 1/2 de regain (ce terme cher à Giono est utilisé pour désigner le foin de 2ème coupe qui, plus sec,  a moins de valeur). Merci Jacolab.

 Un nouveau nom: MARQUETTE (client pour le charbon de bois)

  A suivre...

Comments

[Philippe]

Grand merci pour l'accès à ce document patrimonial exceptionnel. Réponse aux questions, mes propositions : pour charbon de "brasse", il faut peut-être comprendre charbon de "braise", soit haute température, pour forges par exemple, ou affinage de la fonte. Pour "fera", de basse quatégorie vu le prix, c'est peut-être le charbon pour fondre le fer, c'est à dire la première fusion qui donne la fonte ou le fer ordinaire.



Par ailleurs, pour le regain, je suis plus formel dans mon commentaire, il ne s'agit pas de foin de faible qualité. C'est au contraire la "fleur" du foin, riche en graines et en feuilles savoureuses. En effet le foin est fauché en mai/juin, l'herbe est haute et ligneuse, de faible valeur nutritive. Par contre le regain, qui est constitué de la première repousse, voire de la deuxième, troisième, et suivant les années quatrième repousse, est très riche et fort apprécié du bétail. Les prés humides, prats d'arrioux et prats d'aribeyres (de ruisseaux et de rivières)étaient très recherchés pour ces multiples coupes de foin de qualité, et n'étaient mis en pacquage qu'en hiver, et seulement pour le petit bétail, le gros bétail aurait abimé les fossés de drainage.